Kate Blanchett époustouflante dans une robe fourreau Armani Privé. L’actrice a visé juste, comme c’est souvent le cas. Elle a su respecter tous les codes de l’événement: glamour, élégance et intemporalité. Un sans faute!
Jennifer Lawrence nous subjugue dans une robe couture toute en dentelle noire de Dior. La simplicité apparente de la coiffure (carré ultra tendance) et du makeup vient souligner le raffinement de ce look tout en subtilité. Saluons le choix des bijoux (une simple chaine en or blanc autour du cou). Bravo pour ce vernis noir qui apporte une touche cool et rock.
Comme en écho à la statuette dorée des Oscars, Margot Robbie apparait dans une robe étincelante signés Tom Ford (le couturier qui aime les femmes). Sa silhouette parfaite, est merveilleusement soulignée par le décolleté croisé et plongeant. Simplicité dans la coiffure également, avec un beau weavy, décoiffé qui rend l’ensemble encore plus sexy.
L’actrice Olivia Munn a eu raison de choisir cette belle robe au décolleté asymétrique de Stella McCartney. La couleur orangée apporte profondeur et twist à la belle brune et vient réchauffer son teint clair. Le makeup, très réussi s’harmonise parfaitement au look. La ligne épurée de la robe marque une véritable modernité dans la coupe. Le choix est plus audacieux qu’il n’y parait au premier regard.
Ce sont surtout les tenues féminines qui attirent les commentaires de la presse internationale. Mais certains hommes méritent également toute notre attention de modeuses. Applaudissons donc l’originalité du look de l’acteur américain Jared Leto en Gucci. Impeccable smoking noir et rouge! Bravo pour les accessoires stylés comme l’œillet à la place du traditionnel nœud papillon et les sleepers noir et argent qui remplacent merveilleusement des mocassins trop classiques. Belle leçon de style! Messieurs, prenez-en de la graine!
L’actrice Megalyn Echikunwoke est naturellement belle et peu de choses sont nécessaires à la sublimer. Toutefois le choix de cette longue robe fendue signée Prabal Gurung est judicieux. Le jeu de transparence et la géométrie de la coupe signent une véritable modernité, sans alourdir le look. La fraicheur de cette tenue est remarquable.
L’autre belle robe blanche est portée par Olivia Wilde en Valentino Haute Couture. Le décolleté vertigineux est délicatement assagi par le très classique plissé de la soie crème. Ce contraste d’influence savamment dosé marque un look ultra moderne, sexy et élégant. Une silhouette à mi chemin entre la vestale romaine et une Marylin Monroe 2.0.
Il nous fallait une belle robe noire et la voici. Merveilleusement portée par l’actrice Sarah Silverman et exécutée par Zac Posen. Le couturier a su apporter une touche exclusive à l’incontournable robe noire des grands soirs en introduisant une pointe masculine inspirée des smokings. L’ensemble est glamour et élégant.
Enfin l’Oscar du couple le plus stylé est attribué à Pharrell Williams et à son épouse Helen Lasichanh, tous deux de noir vêtus. Ou comment être efficace avec un minimum d’effort. Suivez mes conseils ci dessous:
Pour les filles, prenez une belle robe noire et longue. Attention à la matière! De préférence un satin lourd, qui assure un beau tombé et ne se froisse pas. Pour les cheveux, pensez à une coiffure asymétrique qui dégage une oreille et couvre l’épaule, voire l’œil (toujours efficace, mystérieux et glamour).
Pour les garçons, sortez votre smoking (un smoking a toujours le col de la veste satiné), choisissez-le avec une veste courte (plus tendance) et surtout rouler le bas du pantalon afin de montrer les chevilles (sommet de hypitude sur Red Carpet). Ne mettez jamais de chaussettes avec les mocassins et n’oubliez pas le nœud pap
Un jeu d’enfant !
Gayanée PIERRE, Le Choix du Style*
*Gayanée PIERRE est styliste pour de nombreuses personnalités françaises. Elle vit est travaille à Paris. Vous pouvez la suivre sur Twitter et Instagram.
]]>Mon premier gros coup de cœur va à la maitresse de cérémonie Florence Foresti et à son immense nœud papillon en velours lie de vin.
L’humour de notre super MC lui permet de faire une entrée fracassante, digne des meilleurs rappeurs bling bling. Puff Daddy et autres Kanye West peuvent aller se rhabiller. Florence Foresti porte le manteau en fourrure rose signé « On aura tout vu », mieux que personne.
Beaucoup d’actrices avaient choisi la simplicité du noir, valeur sûre des tapis rouges en robe fourreau ou en smoking. Certaines ont su faire une belle démonstration de « l’élégance à la française ». Hommage au classicisme parisien. Le fameux « less is more » tant envié par nos amis outre atlantique, où rien n’est de trop et tout respire le raffinement qui coule de source comme chez Mélanie Laurent en robe Saint Laurent ou Carole Bouquet, icône absolue du chic français. Citons également Juliette Binoche en robe blanche Roberto Cavalli et bijoux Chopard.
Pour ma part, j’ai eu l’immense plaisir d’habiller la très belle et talentueuse actrice Déborah François, venue remettre le César de la meilleure photo. Nous avions toutes les deux envie de délicatesse et de poésie. Nous souhaitions également jouer le jeu du Red Carpet à 100% en choisissant un look de cinéma, qui fasse rêver les spectateurs. Notre choix s’est porté quasi immédiatement sur une merveilleuse robe Haute Couture corsetée et poudrée de la maison Alexis Mabille. Pour la coiffure (nous avions fait appel au talentueux Stephane Bodin) et le make up nous avons voulu créer un look de star, à la Rita Hayworth.
Enfin une mention spéciale à celles qui ont osé se démarquer comme la jolie actrice Karidja Touré dans un joli ensemble court, noir et argent qui se distinguait par sa fraicheur. Et la ravissante Audrey Chauveau qui avait choisi une magnifique robe longue en lamé, merveilleux choix pour un tapis rouge.
Notre prochain post Style sera évidemment consacré aux meilleurs looks des Oscars. Et nous verrons comment les américaines ont su briller sur Red Carpet.
Gayanée PIERRE, Le Choix du Style*
*Gayanée PIERRE est styliste pour de nombreuses personnalités françaises. Elle vit est travaille à Paris. Vous pouvez la suivre sur Twitter et Instagram.
]]>Mais j’ai choisi quelques photos qui illustrent l’icône du punk, le dandy ultime, héros du style.
Intrépide et créatif, David Bowie inspirera encore longtemps les nouvelles générations.
Gayanée PIERRE, Le Choix du Style*
*Gayanée PIERRE est styliste personnelle pour de nombreuses personnalités françaises. Elle vit est travaille à Paris. Vous pouvez la suivre sur Twitter et Instagram.
]]>C’est l’occasion pour moi de revenir sur mes coups de cœur de ces défilés parisiens. J’ai pu y voir une énergie créative qui fait du bien en ces temps difficiles.
Mon premier coup de cœur va à ADAMA PARIS, qui nous propose des silhouettes teintées d’Asie et à la féminité redoutable des héroïnes hollywoodiennes. Les couleurs sont franches et profondes. La femme ADAMA a une allure folle.
La femme SAKIA LEK a le groove. Elle sort tout droit d’une soirée New-yorkaise ultra hype et semble prête à en découdre avec toutes celles qui se mettraient sur son chemin. Les fourrures sont traitées par touches et apportent relief et énergie à des silhouettes qui ont une « dégaine ». Le rouge (lie de vin) domine la collection et nous emporte.
ELISE MÜLLER enfin, m’a touchée par sa fraicheur. Les jupes patineuses sont très réussies. Un vrai focus s’impose sur les baskets parées de leds, que je voudrais pouvoir ajouter à ma Wish List de Noël.
A noter que les cheveux étaient à l’honneur, grâce notamment à des tresses sculpturales.
La créativité n’est évidemment pas que sur les podiums ainsi j’ai pu glaner quelques looks qui méritent qu’on se retourne sur leur passage. Je sors donc de cette Black Fashion Week avec le menton plus haut, l’envie d’être parée de fourrures et un sourire indéscotchable.
Gayanée Pierre, Le Choix du Style*
*Gayanée PIERRE est styliste personnelle pour de nombreuses personnalités françaises. Elle vit est travaille à Paris. Vous pouvez la suivre sur Twitter et Instagram.
]]>Comme d’autres, H&M l’a compris, de nombreuses femmes musulmanes ont aussi des velléités en termes de mode, et il n’est pas question de passer à côté de cette clientèle conséquente. Les géants espagnols Mango et Zara quant à eux, ont lancé récemment des collections destinées aux femmes voilées. Les capsules adaptées aux spécificités de leur clientèle par zone géographique ne sont pas une nouveauté pour ces marques présentes aux quatre coins de la planète et désireuses de garder le monopole de la fast-fashion. Les pièces que l’on trouve en Suède se distinguent par leur sobriété de celles, plus colorées que l’on peut acheter en Italie. Ainsi à l’occasion du Ramadan, en juin 2015, Mango a créé sa première collection de robes « traditionnelles » consacrées à la femme musulmane qu’elle a nommée « L’invitée idéale ».
En juin 2014, Donna Karan, célèbre créatrice New-yorkaise avait également présenté une collection imaginée pour la femme musulmane « The Ramadan Capsule Collection ». Déjà très présente au Moyen-Orient de par son réseau de boutiques, la marque de luxe affirmait ainsi son intérêt pour un marché en plein essor et inspirée peut-être par le nombre grandissant de ces nouvelles consommatrices, modeuses musulmanes ultra stylées.
Aux Etats-Unis ces modeuses musulmanes font parler d’elles depuis quelques années. Un néologisme a même été créé pour les désigner : les mipsterz contraction de muslims+ hipsters. Et c’est une vidéo Youtube qui a consacré leur irruption sur la scène publique fin 2013. Le clip porté par le fameux Somewhere in America de Jay-Z, montre ces jeunes femmes aux antipodes des clichés qui associent habituellement les femmes voilées à la soumission et à l’austérité. Ornées de voiles multicolores, hissées sur de hauts talons, juchées sur leur skate board, dansant courant et sautillant dans la rue, ou se déplaçant en moto, ces jeunes femmes incarnent finalement le visage assez banal d’une jeunesse américaine bien de son temps.
Sur leur page facebook les mipsterz professent une véritable philosophie de vie aux confluents de la religion, de l’art et d’une aspiration politique à l’égalité sociale.
Désormais ces fashionistas qui désirent concilier leur foi, et leur goût de la mode ont leurs icônes. Parmi elles, la jeune journaliste américaine Noor Tagoori, repérée par l’Oprah WInfrey Network et vue en France au Grand Journal alors qu’elle était de passage à l’invitation du Collectif Contre l’Islamophobie.
Au Sénégal, la présentatrice de JT Oumy Ndour est devenue un visage familier pour les téléspectateurs de la chaîne nationale RTS qui la surnomment « la voilée branchée ».
Sur les réseaux sociaux c’est la créatrice de vêtements londonienne Dina Torkia connue sous le pseudo Dina Toki-O qui tient le haut du pavé avec ses près de 650 000 followers Instagram. L’autre star d’Instagram c’est Yaz the Spaz, cubaine et turque vivant en Floride et suivie par près de 140 000 personnes.
Et la France n’est pas en reste. Dès 2008, deux sœurs Khadija et Mariame Tighanimine lancaient « Hijab and the city » un site web lifestyle et proclamaient : « l’habit ne fait pas la musulmane ». Le site n’existe plus, mais la relève se profile avec créativité. Aujourd’hui, Asma Fares, qui totalise des millions de vues sur Youtube grâce à ses tutoriels de maquillage, dispense également de savants conseils sur la manière de nouer élégamment son hijab selon les circonstances.
Malgré leur succès, ces femmes jeunes pour la plupart et décomplexées ne font pas l’unanimité dans leur communauté religieuse. Certains musulmans, leur reprochent un manque de sobriété prétendument contraire aux impératifs coraniques. Mais les mipsterz n’en ont cure : bien décidées à faire fi des grincheux, elles comptent bien s’affirmer avec style.
Les Youtubueuses, blogueuses, et autres modeuses musulmanes/voilées n’ont rien à envier aux Olivia Palermo et autres It-girl de la planète mode. Souvent à la pointe des tendances, elles intègrent avec humour et légèreté le hijab ou les vêtements traditionnels dans des looks Instagramés et ultra girly. A l’instar de Nadira Abdul Quddus, styliste et Youtubeuse à succès, ces filles sont de véritables pros du style. Suivies pour certaines par des milliers de Followers, elles se placent comme les prescriptrices d’une femme musulmane d’un nouveau genre.
Gayanée Pierre, Le Choix du style * en collaboration avec Rokhaya Diallo
* Gayanée PIERRE est styliste pour de nombreuses personnalités françaises. Elle vit est travaille à Paris. Vous pouvez la suivre sur Twitter et Instagram.
]]>Alors que la dernière édition d’Afropunk s’est achevée il y a peu, nous revenons sur ce phénomène devenu planétaire en à peine une décennie.
Cette année le fameux festival new-yorkais a vu défiler des poids lourds de la musique, Lauryn Hill et Grace Jones entre autres, sous le soleil de Brooklyn. Quelques semaines plus tôt l’édition parisienne – une première en dehors des frontières américaines – faisait salle comble au Trianon.
L’histoire commence avec un jeune noir Américain.
James Spooner aime une musique que l’on croit alors n’être appréciée que par les Blancs. Dans le milieu des années 80, le punk-rock a des codes et un univers qui semblent ne pas correspondre socialement, culturellement, musicalement, aux goûts des artistes noirs de l’époque.
Elevé sur les deux côtes des Etats-Unis, James Sponner s’installe finalement avec sa famille à New York lorsqu’il a 14 ans. Dans cette ville foisonnante et créative, le jeune homme rencontre d’autres passionnés de musique. Punks ou dingues de hardcore, comme lui ils sont noirs et métis et aiment The Clash et The Sex Pistols. Commence alors une quête identitaire qui mènera Sponner aux quatre coins des Etats-Unis. Il en résultera un documentaire qui va au-delà de la musique, dans le plus pur esprit punk du « Do It Yourself », et qui deviendra une référence dans les festivals cinématographiques et le point de départ de l’aventure AFROPUNK.
Le but du documentaire était de montrer aux jeunes Noirs qui comme le réalisateur avaient vécu dans des environnements où ils se sentaient isolés qu’ils n’étaient pas seuls, que le punk n’était pas un genre musical réservé à un groupe ethnique.
Par ailleurs le fait de se référer régulièrement à une « Black music » réduite à quelques genres musicaux tend à circonscrire les productions des artistes noirs à des genres particuliers, comme s’ils formaient un bloc monolithique. Afropunk est né pour donner de la visibilité à une diversité artistique que ne célébraient pas suffisamment les médias mainstream et rappeler que le rock puise justement ses racines dans les musiques produites par des Noirs. Cette réappropriation constitue une petite révolution au sens premier du terme : un retour aux inspirations originales de la musique « blanchie » par l’histoire.
Aujourd’hui, douze ans après la première session du festival de Brooklyn, le mouvement est devenu gigantesque et international. Afropunk est une plateforme créative/alternative sans précédent où les artistes punks noirs, musiciens, danseurs, peintres, cinéastes, stylistes, photographes s’expriment en toute liberté. Et, à l’instar des autres grands festivals de musique comme Coachella ou Woodstock (festival musical phare de la culture hippie des années 1960-70, véritable marqueur politique et générationnel), Afropunk est une explosion de styles, de tendances autant sur scène que dans le public.
Au delà de l’évènement musical, Afropunk se présente comme un véritable mouvement, dont les actions ont une portée socioculturelle et politique. Conçu comme un « safe space » un espace dans lequel toutes les individualités même les plus originales se sentent en sécurité, le Festival s’est fixé un certain nombre de règles énumérées ainsi : Non au Sexisme, au Racisme, à l’Handiphobie, à la Transphobie, à la Grossophobie ou encore à l’Agisme. Un véritable manifeste !
Cet espace est prolongé sur Internet via notamment une page Facebook suivie par près de 450000 personnes. Les articles postés régulièrement sont très engagés dans les débats actuels, on a pu lire de nombreux posts relatifs aux violences policières qui se sont répandues aux Etats-Unis ces derniers mois. Le festival a même donné la possibilité à ses visiteurs de faire une donation à l’association Color of Change pour permettre de financer une enquête indépendante sur la mort de Sandra Bland, une jeune femme noire morte dans des circonstances troubles après avoir été illégalement arrêtée au Texas.
La page Afropunk vise aussi à faire évoluer l’imaginaire collectif par le biais de photos postées quotidiennement : « l’Afro du Jour », une personne noire portant ses cheveux naturels. Une manière d’imposer une esthétique nouvelle tout en douceur !
Punk is not dead ! Bien au contraire ! Mais, si dans le domaine de la musique (héritage de Jimi Hendrix largement reconnu) et de l’idéologie contestataire (déconstruction des codes traditionnels) la filiation semble établie, en terme de mode que reste-t-il des codes vestimentaires du punk des années soixante-dix ?
Soyons honnêtes : les crêtes trash et les look punks noirs et blancs venus de Londres, ne sont peut-être pas ce que la mode a connu de plus heureux. Et c’est avec un certain soulagement, que nous pouvons observer que les acteurs du mouvement Afropunk, artistes connus ou simples anonymes semblent plus inspirés par Vivienne Westwood (icône du stylisme londonien des années 70/80) que par Sid Vicious (membre fondateur des Sex Pistols).
Le noir et blanc est toujours présent, comme on peut le constater dans les œuvres du photographe Phill Knott.
Et chez le collectif d’artistes d’Art comes firt.
Ou sur de nombreux branchés très inspirés par le style de l’artiste Jean-Michel Basquiat.
Le cuir et l’esthétique hardcore se manifestent aussi par pointe dans les accessoires tels que les blousons de rockers ou sur les tatouages.
Mais la couleur prend souvent le dessus et avec elle, une vague de créativité joyeuse balaie toute confusion sur les idées reçues que l’on pourrait avoir d’un punk agressif et exclusif. C’est une générosité sans précédent que la styliste que je suis observe avec émerveillement. Générosité dans la créativité, générosité dans la mixité. Une liberté totale d’inspiration, qui pousse à des mélanges de styles absolument inédits et parfois improbables.
On retrouve de nombreuses influences africaines traditionnelles dans les bijoux, les tissus wax et les coiffures. Les looks traduisent une volonté de montrer ce que nos générations ont digéré et choisi de garder de plus beau, de plus majestueux dans une flamboyance que chacun se réapproprie selon son background personnel. « Come as you are ! » est d’ailleurs l’un des slogans du festival.
Ainsi chaque look semble individuel ; difficile de tirer un portrait unique de ce qu’est le « Style Afropunk ». Il est libre, émancipé des codes passés et actuels, mais chargé d’histoire personnelle.
Pourtant, ne soyons pas dupes. Il n’en demeure pas moins ancré dans une société dominée par le marketing où l’alternatif est à la mode. Et c’est donc sans grand étonnement que nous retrouvons les mix déjantés et colorés des enfants de l’Afropunk dans les pages modes des magazines tels que Vogue, Talter,…. Ou encore dans des publicités pour des marques de prêt-à-porter.
Mais comment reprocher l’engouement des grandes marques pour le phénomène Afropunk ? Woodstock, à son époque (1969) avait secoué en profondeur les mentalités de l’Amérique de Nixon et marqué d’un sceau indélébile l’esthétique des prochaines décennies. Souhaitons longue vie à Afropunk ! Punk is not dead !!!!!!!!!!!
Gayanée Pierre avec la contribution de Rokhaya Diallo
Merci à SainaSix pour ses magnifiques illustrations
* Gayanée PIERRE est styliste pour de nombreuses personnalités françaises. Elle vit est travaille à Paris. Vous pouvez la suivre sur Twitter et Instagram.
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* Gayanée PIERRE est styliste pour de nombreuses personnalités françaises. Elle vit est travaille à Paris. Vous pouvez la suivre sur Twitter et Instagram.
]]>YVES SAINT LAURENT était styliste, mais CARINE ROITFELD (ancienne rédactrice du magazine VOGUE France) est styliste également. C’est un métier qui a plusieurs facettes et qui recouvre des domaines de compétences relativement différents. Dans l’imaginaire collectif lorsque l’on parle de stylisme, on pense à CHRISTIAN DIOR ou à tout autre grand couturier. Nous imaginons souvent le styliste dans son atelier entouré de tissus, de dessins de mode et d’une équipe de « petites mains », aiguilles à la bouche.
Le styliste a parfois la compétence du modéliste. Véritable artiste, dessinateur, illustrateur, couturier. Il donne les indications majeures aux modélistes (couturières) qui réaliseront les modèles nés dans l’esprit du créateur. C’est lui qui construit ses collections et les présente à ses clientes lors des défilés. Il n’est ni habilleur, ni costumier. Mais véritable chef d’orchestre. Il est l’âme du vêtement.
Mais le styliste est aussi celui, qui travaille l’image, « le look ». C’est la personne qui est derrière les pages mode du magazine que vous lisez et qui a minutieusement sélectionné les pièces portées par les mannequins du thème lingerie ou qui vous a présenté le top 10 des robes immanquables de cet été. Le styliste, c’est également celui qui a choisi d’habiller LUPITA NYONG’O en bleu pâle, dans une merveilleuse robe signée PRADA lors de la cérémonie des OSCARS en 2014. Ou la sublime AÏSSA MAÏGA, toute de blanc vêtue en ELIE SAAB lors de sa montée des marches du Festival de Cannes en mai 2014.
Dans les sphères politiques, le travail des stylistes personnelles est aussi remarquable. L’élégance de MICHELLE OBAMA lors ses apparitions officielles est d’une efficacité redoutable. En France, l’allure de FLEUR PELLERIN (Ministre française de la Culture et de la Communication) illustre subtilement ce fameux « Chic parisien ».
Qu’il soit créateur de vêtements ou créateur d’image, vous l’aurez compris, le styliste est un professionnel de la mode, inspiré par l’air du temps et poursuivant un seul objectif : nous rendre encore et toujours plus beaux.
Mon métier s’inscrit parfaitement dans cette lignée des stylistes de mode, appelés également Personal Stylist. « Personal », parce que je travaille toujours au plus près de mes clients. Qu’ils soient des célébrités, connues du grand public ou nos voisins de palier, je façonne avec eux l’image qui correspond le plus à ce qu’ils ressentent au fond d’eux-mêmes et à ce qu’ils ont envie de montrer aux autres. Cette harmonie entre intérieur et extérieur est très importante pour moi et représente un des fondements de mon approche du stylisme.
Concrètement j’habille des femmes et hommes dans leur quotidien ou dans les moments importants de leur carrière. Mes clients sont relativement différents. Ils ne viennent pas tous des mêmes milieux professionnels, ni sociaux culturels et ne font pas appel à moi pour les mêmes raisons. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ils ne sont pas accompagnés d’un styliste parce qu’ils sont « mal habillés ».
Je compte un certain nombre de femmes et d’hommes d’affaires, décideurs, journalistes, professeurs, qui exercent des métiers de représentation et pour lesquels l’image est un enjeu non négligeable dans leur carrière. Pour eux, mes services représentent un gain de temps très important.
Il y a également ceux qui vivent des moments charnières, soit parce qu’ils ont envie de changement, soit parce qu’ils y sont contraints et ont besoin pour cela d’être accompagnés d’un professionnel qui leur apporte un regard aiguisé et bienveillant à la fois.
Mes clients sont aussi des passionnés de mode qui cherchent l’exclusivité, LA pièce parisienne, qui les démarquera des autres.
Et je compte évidemment parmi mes clients des célébrités, que j’accompagne dans leur carrière et qui m’embarquent avec elles dans des aventures créatives toujours plus enrichissantes.
Je travaille enfin, avec des magazines et réalise le stylisme des shootings des pages mode en sélectionnant pour vous le top 10 des robes immanquables de cet été.
Comme je vous le disais tout à l’heure, l’importance de l’harmonie me semble cruciale. A ce titre, je n’aime pas tellement le concept très en vogue du relooking. Dans le fond, je suis une véritable épicurienne, une parisienne qui aime prendre le temps des choses autour d’un café. Le temps de se poser et de discuter pour se connaitre vraiment.
Notre apparence est importante, je ne vous dirai pas le contraire, mais elle est le fruit d’un ensemble de choses au-delà de la pièce de vêtement seule. Nous pouvons tous acheter une robe noire ou un costume branché, cela ne fera pas de nous des personnes stylées. Ce qui nous donnera du style, c’est notre capacité à montrer qui nous sommes vraiment. Ou bien à ne montrer de nous que ce que nous voulons dévoiler. Autrement dit, prendre le pouvoir. Maîtriser les codes tout en étant serein à 100%.
Pour cela, mes clients et moi faisons connaissance et échangeons sur beaucoup de sujets autres que la mode : littérature, peinture, voyages, musique, cinéma,… Mon rôle ensuite est de donner des clés. J’ai des clés parce que mon métier fait que je suis sans cesse dans les boutiques, les showrooms, les défilés, les bureaux de tendances.
Il y a tout de même un fil conducteur, un même élément que je communique à tous mes clients. C’est cette idée de la classe. Je ne fais pas de concession au « cheap ».
Prenons les choses dans l’ordre. Le luxe doit être abordable ! C’est un parti pris. Nous devons tous pouvoir être chics, bien habillés. Si la question est de savoir si s’offrir les services d’un styliste est cher, alors je vous répondrais que c’est un placement extrêmement économe. Je vous éviterai d’acheter quatre pièces de vêtements qui encombreront votre armoire et que vous ne saurez pas avec quoi porter (ça nous est arrivé à tous !). En revanche la veste que nous choisirons ensemble sera une valeur sûre, elle vous ira parfaitement et vous accompagnera longtemps. De plus, les canaux de distribution de la mode aujourd’hui sont tels que nous pouvons nous habiller parfaitement pour tous les prix. Je ne travaille pas uniquement avec des maisons de haute couture. Et c’est parfois chez ZARA que l’on trouve l’accessoire de mode qui dynamise notre dressing.
Enfin si l’on aborde la question de superficialité, soyons francs : la place de l’image aujourd’hui est parfois déterminante. Avons-nous l’esprit mince au point de cataloguer ? Une femme qui s’intéresse à la mode est-elle poupée écervelée ? Un homme élégant est-il un dandy narcissique ?
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé la mode. Petite, je passais des heures devant des gravures de vêtements des livres que l’on m’offrait. J’ai également aiguisé mes goûts auprès des peintres tels que MATISSE, DEGAS, RENOIR, LAURENCIN, qui me fascinaient littéralement lorsqu’ils représentaient les vêtements de leurs contemporains.
J’oublie les illustrateurs comme KIRAZ et ses fameuses parisiennes, MUCHA et l’Art Nouveau ou encore TAMARA DE LEMPICKA et ses femmes dramatiques et sensuelles.
Mais dans ma famille, la mode ce n’était pas un métier sérieux Du coup j’ai poursuivi des études classiques (langues, économie) et ce n’est que plus tard que j’ai décidé de me former au stylisme à ESMOD Paris. J’ai alors choisi d’en faire mon métier.
Et finalement mon parcours académique, mes nombreux voyages, l’expérience d’autres métiers sont une richesse dans cette profession. Il n’y a donc pas de voie toute tracée pour être styliste.
Je vous dirais que l’été va être dingue ! Et nous aurons l’occasion au cours de ces semaines de décortiquer les grandes tendances ensemble sur ROKMYWORLD.
Les inspirations sont tellement nombreuses et différentes que l’on ressent un véritable vent de liberté insufflé par nos créateurs bien-aimés. Est-ce une réaction à l’année difficile que nous avons tous vécue ? Il est fréquent de constater que la mode réagi à sa manière à l’actualité et qu’elle prend parfois le contre-pied et joue pleinement son rôle cathartique. Place donc à la couleur, Mesdames… et Messieurs (si, si, vous aussi !). Nous ne parlons pas de couleurs poudrées, tamisées (nous aurons tout le loisir de les retrouver à la rentrée), mais bien de rouge théâtral, de bleu océan, d’un jaune solaire ou d’un orange qui dynamite tout sur son passage !
Les imprimés sont à l’honneur et le Wax se marie à l’urbain, pour nous donner des silhouettes Arty et libérées. Les doux rêveurs, hippies dans l’âme (ils se reconnaîtront), pourront ressortir le Flower Power.